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La Culture En Corse

La Corse se distingue du reste de l’espace méditerranéen par son patrimoine culturel unique. Un voyage de reconnaissance sur l‘île s’apparente à une traversée dans le temps.
 
Le patrimoine architectural de l’île s'étend des menhirs mégalithiques marqués par des traits de visage mystérieux posés non loin du site de Filitosa et des forteresses torréaniques remontant à la période préhistorique jusqu’aux chapelles médiévales et baroques, tours génoises et citadelles sans oublier les trouvailles des fouilles datant de l'occupation grecque et romaine. 
 
En outre, l’île propose la visite de nombreux musées qui permettent de conserver le bien culturel de la Corse dans ses villes.
 
Une multitude de coutumes et de traditions, qui ont partiellement été préservées depuis des siècles, appartiennent également à la culture corse. Ainsi, chacun des quelque 300 villages fête chaque année son saint protecteur.
 
Les festivals de musique, les foires, les spectacles de danse et les événements sportifs divertissent les voyageurs et les habitants pendant toute l’année. Il existe également suffisamment d’occasions qui permettent de savourer les fruits des vignes, les huîtres ainsi que les spécialités charcutières et fromagères locales. Cette façon de vivre ainsi que l’artisanat et la langue corse ont néanmoins failli disparaître. Mais un nouveau mouvement destiné à préserver l'identité corse et le renouvellement culturel, la « Riacquistu », défend avec une vigueur nouvelle les traditions de la société et évoque les différents aspects qui avaient pratiquement sombré dans l’oubli du passé.
 
Nous citerons à titre d’exemple les chants typiques de la Corse. Malheureusement, les anciennes berceuses et chansons de récolte ou d’amour (« Nanne », « Tribierre » et « Serinati ») ont pratiquement disparu du répertoire même si la « Paghjella » effectue, pour sa part, un retour surprenant sur le devant de la scène depuis les débuts de la « Riacquistu » dans les années 70. Ce chant polyphonique masculin a été repris par des chanteurs et plusieurs groupes et jouit également d’un succès populaire important au-delà de l'île. La Paghjella polyphonique fait l’objet d’une combinaison de trois registres différents. La voix moyenne chante au début et porte la mélodie alors que la voix la plus grave intervient en deuxième position pour effectuer l’accompagnement, puis la troisième voix, la plus aigüe, chante la colorature.
 
La langue corse représente un aspect supplémentaire du bien culturel local en voie de disparition. D’un point de vue systématique, la langue corse est un dialecte italo-roman qui ressemble au toscan dans le nord de la Corse et au sarde du nord dans le sud de l’île. Lorsque la Corse fut cédée à la France, que la langue écrite italienne et toscane fut supprimée sur l’île et que tous les habitants durent apprendre le français, les Corses n’ont cessé de s’identifier à leur dialecte courant au cours de la seconde moitié du 19e siècle.
L’écriture en langue corse et la production de littérature corse connut un essor considérable. Plus tard, la langue corse fut interdite par le gouvernement français dans les écoles et dans la vie publique, et ce, de manière ciblée. Ce n’est qu’en 1973 que les écoles d’été furent créées et que les enfants eurent la possibilité d’apprendre le corse de leur plein gré.
 
Depuis 1989, le corse est considéré comme la langue administrative de l’île au même titre que le français, mais les habitants continuent d’attendre la reconnaissance du bilinguisme officiel. D'ici là, la Corsa mettra tout en œuvre afin de conserver et de préserver sa langue ainsi que le reste de son patrimoine culturel.